D : South West Africa ou Namibie

Publié par bruno demoury

 

 

 

 

 

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Mercredi 18 : Vers midi nous trouvons un arbre sous lequel nous pique-niquons. Une Land Rover s’arrête. Ce sont les Suisses rencontrés à Etosha. Nous avions rendez-vous avec eux ce soir à Windhoek. Ils vont à Sossius vlei et ont réussi à nous mettre sur leur permis. Nous décidons d’aller à Windhoek quand même, juste pour faire provisions d’essence, de nourriture et allez à la poste restante.

            A la poste nous ne trouvons pas moins de 16 lettres... Ca fait plaisir surtout que pour moi elles sont les premières lettres depuis le départ. Nous obtenons un permis pour l’essence. Nous sommes comme deux gosses dans cette ville très allemande avec des Escalators, sacs en plastique et autres objets de consommation que nous avons oubliés ou que nous ne connaissons pas.

Nous avons fait des provisions pour 8 jours,  On se laisse prendre à la société de consommation alors qu’on vient de vivre de presque rien pendant deux mois...

A Windhoek, les femmes africaines sont habillées avec de longues robes colorées avec volants rappelant l’époque Victorienne. Tout le monde ici à l’air de se côtoyer sans problème. Mais on voit toujours les pancartes « blankes » ou « europeans only ». L’administration est très rapide, jamais nous n’attendons ou sommes obligés de revenir. Cela est agréable après toutes les tracasseries que nous avons eues depuis le départ de Libreville. victor

            Cette balade à Sossius était vraiment inespérée. Les Suisses sont vraiment sympathiques de nous avoir fait rajouter sur leur « pass ».

 

Vendredi 20, samedi 21, dimanche 22 : Nous abandonnons la  3 CV sous l'arbre où nous venons de passer la nuit avec les suisses, nous sommes un peu inquiets car avec tous cette essence et nos affaires dedans,  mais nous verrons....

Nous levons le camp de bonne heure et partons à la recherche de l’entrée du Namib Desert en longeant la clôture sur une piste parallèle. Cette entrée est bien cachée par une chicane d’arbustes... Les autorités n’ont vraiment pas envie que l’on se promène dans ce désert. Nous la manquons et faisons 80km de trop. La journée commence mal. L’entrée était vraiment impossible à voir en venant de Sesriem. Après une vingtaine de km, les dunes orange apparaissent et nous roulons bientôt au milieu d’elles. Elles deviennent de plus en plus hautes. La piste est sableuse mais plate. Nous aurions pu venir avec la deuche. Après 50 km  nous sommes entourés d’un paysage qui nous laisse tous muets. Nous prendrons pendant ces trois jours plus de 100 photos dont certaines restent pour moi les plus belles de tout le voyage avec celles du Namaqualand. Aujourd’hui encore c’est vraiment le lieu où j’espère vraiment retourner un jour.

 

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            A midi il fait une chaleur insupportable. Nous nous arrêtons sous un immense acacia. Nous buvons du thé et faisons un peu plus connaissance avec Bernard et Monique. Il n’y a pas longtemps qu’ils sont en Afrique du Sud. Ce sont des montagnards entraînés. Ils veulent grimper en haut des plus hautes dunes (400 m soit 4 fois la dune du Pilat)qui sont parait-il, situés autour d’un point d’eau que nous allons essayer de trouver... Nous scrutons les dunes à la jumelle pour essayer de voir des animaux... Mais seul les oryx peuvent survivre dans ces dunes où la température au sol peut atteindre 70°C. Malgré la température de 45°C que peut prendre leur corps et leur capacité à se déshydrater et perdre 1/3 de leur eau corporel sans défaillir nous en avons vu sur le bord de la piste complètement desséchés. Mais c’est peut être le résultat d’un combat. Ce sont de véritables escrimeurs avec leur cornes très effilées de plus d’un mètre de long.

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            Vers 16h30 il commence à faire une chaleur un peu plus supportable et nous décidons de prendre un peu d’altitude pour trouver ce lac. Mais en vain.

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Le premier soir nous nous installons sur le toit de la Land... Bernard et Monique sont à l’intérieur... Vu la chaleur de la journée nous ne pensons pas qu’il puisse y avoir de lion à roder dans le coin...  La température a bien baissé et nous supportons les duvets.

            Au lever du jour, nous sommes réveillés par un vent glacial qui nous oblige à nous lever et à nous mettre à l’abri de la Land. La matinée reste fraîche et nous en profitons pour nous attaquer à la plus haute dune du coin. Après trois heures de montée pénible sur l’arête de la dune, dans du sable très mou, nous apercevons l’étang à 6 ou 7 km à vol d’oiseaux. Monique qui a une super forme et mène un train d’enfer voudrait bien monter au sommet mais la chaleur devient rapidement insupportable le sable nous brûle les pieds et nous sommes encore très loin du sommet...  Alors nous rebroussons chemin et décidons d’aller nous installer sous un autre acacia près de l’eau en attendant que la température baisse à nouveau. Nous arrivons vite à la voiture car nous dégringolons en ligne directe et nous amusons comme des gamins.

 

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Après quelques détours et quelques ensablements, nous arrivons au bord du lac. A peine un km de diamètre.

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En fin d’après midi, après un bain, nous reprenons la marche à pieds. Nous sentons que chaque couple à envie de profiter du paysage. Nous partons chacun dans une direction. Après une nouvelle séance photos, nous trouvons un point de vue superbe et attendons le coucher de soleil !! C’est à nouveau le calme et l’envoûtement du désert. Quelle quiétude...

            De retour à la Land, nous trouvons que le vent est de nouveau très frais et nous montons une tente de bivouac sur le toit de la Land. Nos amis ont vraiment tout prévu. Nous nous couchons tôt car le vent ne faiblit pas.

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            Nous sommes réveillés au petit jour par la pluie. A notre lever, les sommets des dunes sont dans les nuages c’est un peu tristounet après toute cette lumière et ces couleurs.

 

Nous nous ensablons...

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Malgré cela nous  quittons très tranquillement ces lieux enchanteurs et revenons vers Sesriem.la brume se lève.

Avant d’arriver à Sesriem, nous marchons encore 3 heures dans un petit canyon très fleuri et très aride : que de nouveaux paysages...

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Le soir nous retrouvons la 3 CV indemne avec tous ses jerricans. et toutes ses affaires , ouf...  Nous sommes heureux car la Land quel « tape cul » et quel gouffre à essence avec ses 6 cylindres...

 

            Lundi 23 : Quand nous nous levons, Monique et Bernard sont sur le départ. Nous prenons tranquillement la piste et décidons de changer de paysage en passant par Rehoboth.

Nous avons de l’essence en sus, alors profitons-en. La piste est étroite mais en excellent état.

Quelques gués avec une vingtaine de cm d’eau très clair et un fond très dur donc aucun problème pour les traverser. Le paysage est un peu monotone. A midi, nous n’avons pas encore vu une seule voiture mais quelle voiture.... Ce pays est vraiment tranquille.

 

Une des rares SM vendue au SWA

 

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            Le soir nous arrivons à Windhoek et nous nous installons au camping  le Safari motel.

 

 

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Mardi 24 :  Windhoek

            Un allemand nous aborde. Il est « fada » de 2 CV. Il est venu par la route avec une 2 CV, mais l’a cassée à Outjo dans la réserve d’Ethosha au Nord de la Namibie. Il nous invite à prendre un pot et finalement, nous déjeunons ensemble.

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           Nous téléphonons à Johan Strauss que nous avions rencontré au Nord du pays et qui nous conseille d’aller camper à Daan Viljoen : un camping très « classe ». Après notre installation, nous découvrons le camping le plus « clean » de toute l’Afrique et peut-être du monde  Je n’ai jamais revu un camping  d’une telle propreté.

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nous assistons à ce coucher de soleil

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            Vendredi 27 : je passe encore toute la matinée sur la voiture car elle ne « tire » vraiment pas... L’après midi, nous visitons le principal musée de Windhoek. Il retrace la vie au Sud Ouest Africain depuis l’apparition de la photo. Des photos prises avec des appareils à plaques d’excellente qualité nous montrent que la vie était très similaire au Far West Américain. La seul différence : le dressage des zèbres pour l’attelage à la place des chevaux mais n’a dû rester que ponctuel. La vie devait être très dure pour ces aventuriers et aussi pour la population locale qui devait être exploitée…? Ce musée est intéressant mais seulement à la gloire des blancs. Il ne montre certainement qu’un aspect de la vie à cette époque...?

             Le soir, je colle du venilia sur les coffres en contreplaquet pour que ce soit plus facile à nettoyer et aussi plus propre et plus gai.

 

 

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Samedi 28 : Lever à 7h30 dans la bonne humeur. Nous avons récupéré... Après une dernière visite de la capitale  nous prenons la direction du sud avec un vent du nord qui nous pousse bien.

            Il fait très chaud vers midi : plus de 40°C dans la voiture. Nous nous arrêtons dans un « lay by » vraiment crasseux. Lay by : air de stationnement et de repos. C’est plutôt rare. Nous faisons du 78km/h pendant près de 3h30. Le bitume est excellent et les lignes droites toujours aussi longues. Le paysage est monotone : uniquement du désert parsemé de quelques touffes d’herbes jaune paille.

            Le soir nous nous arrêtons à Hardap dam. C’est une toute petite réserve auprès d’un barrage. Nous assistons à un magnifique coucher de soleil, mais nous ne voyons pas d’animaux. Il faut dire que nous ne pouvons pénétrer dans la réserve car la 3CV est  incapable de gravir cette côte trop raide malgré 3 essais.

 

 

Le ciel est si clair et la lumière de la lune  si intense que nous arrivons à lire sans le secours d’une lampe.

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Dimanche 29 septembre 1974 : Nous reprenons la route et passons à Mariental (1180m d’altitude). Le paysage et le temps sont rigoureusement les mêmes qu’hier. Nous faisons un détour pour photographier le Finger Stone à Mukurob. Ce bloc de pierre est  énorme et se raccroche à son socle par un étranglement. On se demande comment ça peut encore résister aux vents violents qui soufflent  sur ce plateau. Il est le résultat de l’érosion par le vent. Nous aurions bien aimé déjeuner devant ce spectacle, mais il n’y a pas un seul petit arbre dans le secteur.

 

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            Nous repartons pour trouver un «lay by ». Ils sont toujours ombragés. Quel vent! Que d’énergie perdue! Et quel pays où éoliennes et chars à voile pourraient s’en donner à cœur joie! 

 

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Ce que nous "grignotons" le midi  avec fruits et légumes quand nous en avons.

Remarquez la très belle vanerie achetée sur le bord de la route !

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Dans ces petites aires de repos il y a toujours des barbecue en dur et de superbes toilettes.

 

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 Des milliers de km de clotures et de fils téléphoniques124 cloture         

 

Le soir nous nous arrêtons à Kokerboomwood : la forêt enchantée... Ce sont des allowed qui ne poussent que dans cette  partie du globe. Leur écorce est très belle. Ces quelques dizaines d’arbres se trouvent sur une ferme de quelques 10000 hectares comme elles le font toutes ici. En 1968, dans cette région, l’hectare coûtait 10 rands soit 70 francs... Sur ces superficies, ils élèvent en moyenne entre 2000 chèvres et 2000 vaches. Cela dépend de la pluviométrie. Ces chiffres peuvent doubler les très bonnes années de pluies. Pour s’occuper de tout ce bétail : un seul ouvrier et aucun matériel. Il ne travaille qu’à la pose et l’entretien des clôtures. Nous apprenons tout cela par la femme de l’éleveur avec qui nous sympathisons et qui a visiblement besoin de communiquer dans ce bout du monde. Nous lui demandons la permission de camper dans cette forêt enchantée.

 

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             Vers 22 heures, comme tous les soirs précédents depuis plusieurs jours, un sacré coup de vent froid et violent nous fait ranger et nous coucher.
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Lundi 30 : Le soleil n’a pas chauffé la voiture car ce matin le ciel est couvert. Je ne me réveille qu’à 9 heures. Avant notre départ nous allons remercier les éleveurs. La femme de l’ouvrier est avec ses enfants et prépare de la cuisine. Nous les photographions, ce sont des « Bushmen » ou Bochimans. Ces africains du Botswana ont les yeux très bridés et la peau clair. Ils nomadisent dans le désert du Kalahari.

 

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            Entre Keetmanshoop et Seeheim, je trouve un endroit pour faire les vidanges. L’huile moteur est très belle pour 100 heures et environ 5000km mais l’huile de boite est bien noire  elle n’est pourtant pas vieille. Pourvu que la boite n’aie pas souffert de l’huile de vérin, nous verrons bien...

            A Seeheim nous prenons de l’eau et de l’essence au petit hôtel du bled très Far West Américain. Le patron nous offre un verre car il est intrigué par notre « car ». Plus on descend vers le sud plus l’essence coûte chère.

            Nous reprenons la route vers Fish river canyon. Nous pique-niquons très tard (15h) car nous avons beaucoup de mal à trouver un arbre. Il fait très chaud à la mi-journée.

 

en plein semi désert : gardien de moutons

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            Nous manquons la bifurcation pour Fish river canyon, les pancartes étaient  écrites en allemand, et nous étions sans doute assoupis par la chaleur brumeuse d’aujourd’hui, plus dur à supporter que la chaleur sèche des jours précédents. Nous faisons une cinquantaine de km aller retour, en trop.

 

            Après quelques passages à gué dont certains font une bonne vingtaine de cm,
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 à 17 heures nous arrivons à un point de vue époustouflant sur ce canyon moins long que le grand Colorado des USA, mais de 700 mètres de profondeur. Nous campons là et un vent glacial et fort ne nous permet pas de nous promener le long du canyon alors que le clair de lune est encore très lumineux ce soir : dommage.

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le lendemain matin
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Mardi 1 octobre 1974 : A peine sortie de la voiture, un voyageur nous achète de l’essence. Nous faisons un peu de bénéfice et prenons un petit déjeuner dans un décor vraiment grandiose. Tout y est : la lumière, le soleil dans le dos, la température. Je mets du noir et blanc dans mon appareil et fait des panoramiques.

            Nous partons tranquillement en longeant ce canyon et en s’arrêtant souvent pour prendre des photos. il faut faire attention car rien n’annonce le canyon, nous sommes sur un plateau et une fausse manœuvre et nous pourrions ne pas nous arrêter à temps... et tomber dans le canyon

      Un alowed de temps en temps  et aussi quelques petites fleurs très jolies et gorgées d’eau. Par contre, la piste est vraiment mauvaise avec des cailloux, de la grosse tôle et des trous. Mais il fait beau et le canyon est vraiment impressionnant, c’est encore une grande journée.

 

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             Nous arrivons de bonne heure à Ai ais qui n’a aucun intérêt à part les sources chaudes qui sont collectées dans de superbes piscines où l’eau est à près de 40°C. Mais il y a beaucoup de touristes, enfin tout est relatif, car nous sortons de milliers de km de pistes sans presque personne, mais le décor ne vaut pas les sources chaudes  de Iona au sud de l’Angola.

 

 

             Nous espérons nous coucher de bonne heure pour faire un grand bout de route demain et avancer vers Cape Town. Mais il faut encore ouvrir le capot de la 3 CV pour 2 professeurs de mécanique auto qui connaissent ce « flat wind », « two cylinders » mais qui ne l’on vu que dans les livres. Comment est ce possible? Nous sympathisons. Ils nous offrent une excellente bouteille de Cabernet du Cap. C’est la première bouteille depuis  Porto Alexandre.

            Après notre excellent repas, bien arrosé, nous allons nous baigner dans les piscines éclairées par le fond.




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Mercredi 2 : Nous traversons un vrai désert jusqu’à la route goudronnée. Nous nous arrêtons souvent pour prendre des photos. J’adore ces paysages. La piste est large et très bonne. Nous roulons plein « pot ». Des voitures nous doublent à des vitesses impressionnantes. Une jaguar 8 cylindres nous double... Nous la retrouvons un peu plus loin : le capot est ouvert car le moteur chauffe : pas étonnant le type nous dit qu’il roulait à plus de 160 ! Par des chaleurs pareilles, rien ne vaut une bonne « deuch ».

 

 

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            Nous retrouvons le goudron dans un paysage vraiment désertique mais très beau. La circulation est importante, nous voyons que nous sommes sur le grand axe Nord Sud. Vers midi, nous arrivons au fleuve Orange qui fait la frontière. De l’autre coté du fleuve, il faut escalader une falaise d’au moins 500 mètres entre des montagnes de cailloux. Pas de douaniers, pas de barrière, pas de contrôle?...Cette fois nous sommes en Afrique du Sud...

 




Le fleuve Orange
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