Petite histoire avant peut être une plus grande ....
Sans remonter à l'antiquité,le char à voile ne date pas d'aujourd'hui.....( voir le lien en bas de page)
En 1914 , avant d'être brancardier dans les tranchées, jeune ingénieur de 21 ans, notre grand père est affecté au début de la guerre , comme mécanicien
auprès des pilotes de l'aviation dans l'escadrille des Cigognes. c'est là qu'il découvre les aéroplages...
1926 : Il se rend à Ostduinkerke en Belgique et roule sur les chars Dumont.
1928
Notre grand père meunier construit son premier char à voile.
Premier roulage dans la prairie près de son moulin.
Années 30
Il construit ses premiers chars et s'installe à Merlimont puis au Touquet où il fait de la location.
Le 9 était un char très rapide
Dans le premier char : Pierre
Dans le deuxième Monique
Le Touquet , l'hotel Atlantique
A droite le premier atelier sur la plage
1930
l'aéro skiff ou aéroplage à rames
Les roues de moto ou de vélo rouillent vite et déjantent facilement, il a l'idée de les remplacer par des roues de Ford T en bois solides et légères.
Pierre aux commandes et Stanley Scotfield
Avec cette attelage, il s'en va faire des courses en Belgique.
Avec ses roues de Ford T, il bat nos amis Belges "à plate couture".
( Remarquez les pneus surdimensionnés de la Delaunay, à l'époque on crève très souvent. Grâce à ce montage il fait l'aller et retour de son moulin à La Panne en Belgique sans crever.( la qualité
de la plaque photo est tellement bonne qu'en faisant un zoom sur les pneus, on peut voir que ce sont des Michelin Confort Bibendum)
(j'ai fait la même chose pour le tour d'Afrique en montant des 145 au lieu de 125 et nous ne crèverons que 25 fois (ce qui
est peu pour 50000 km de piste) et souvent 2 fois le même jour pour cause d'erreurs de pilotage et sans doute dûes à la fatigue)
Le petit garçon au début du film est Luc, après dans le char, c'est Henri avec son béret et sa manière de border
Luc à bord du plongeon
Après guerre
1953
Dés que le char roule vite, les 2 roues directrices arrières ont une facheuse tendance à faire des têtes à queue ...
Les Belges optent pour une seule roue directrice à l'arrière c'est déjà mieux mais il font toujours des têtes à queue lors des coups de vent...(Char en premier plan) ces chars portaient 15m²
étaient en contreplaquet, avec un mat en pin d'orégon et étaient vraiment très beaux.
Avec le 43 notre grand père opte pour la roue directrice à l'avant..le mat est pris dans une piramide , ce qui supprime les aubans. Et déjà ses voiles sont arondies en haut et les lattes plus
longues.
j'ai 4 ans et notre grand père me fait faire un tour d'aéroplage (nom de l'époque) dans ce 43 à la place située
juste entre la roue avant et la piramide : impressionant !!!
1958
C'est l'époque de Brigitte Bardot.
Notre grand père construit son premier BB.
Remarquer le châssis très haut et pour la première fois le pilote est assis sous le châssis. Technique toujours utilisée aujourd'hui sur
les chars de compétition standart et 5 sport
1959
Mon père construit son premier char dont voici une photo du premier roulage.
Il va l'appeler le F 121 : - 1 pour la roue directrice AV
-
2 pour les 2 roues d'essieu
- 1 pour la roue directrice AR.
Dés le premier roulage il en sent le potentiel. Alors que tous les chars à roue directrice AV ou AR avance en crabe, ce char avance sans aucune dérive.
Les roues directrices sont suspendues avec des bras de 2CV reliés au pot de suspension de 2CV . la direction est rigide avec barre d'accouplement.
Remarquer le mat profilé orientable de 7m30 de haut avec voile de 15 m² sans auban : une belle prouesse technique . il était en frène et pesait ....1 tonne
Le char faisait près de 350kg
Le mat en frène est remplacé par un mat profilé en pin d'orégon.
les pots de suspension de 2cv sont remplacés par des anneaux élastiques.
la pyramide très lourde qui supportait le mat en frène est complètement refaite et est beaucoup plus légère.
la direction rigide est remplacée par une commande par cable.
et malgré le poids de son joli carénage en toile , le F 121 perd près de 100kg.
Le 43 est maintenant le BB du grand père.
Retenez ce numéro 43, car par un drole de hasard , on va en reparler....
Petite parenthèse : septembre 2009
En association avec un ébéniste en objets d'art d'Erdeven dans le Morbihan, nous venons de terminer les nouveaux F 121 et F 43 et de faire notre premier
roulage ...
40 ans après le "Blériot club" du Touquet, ils font à nouveau parti du même club : "Les passagers du vent"de Plouharnel.
Devant la villa atelier du grand père nommé "aéroplages", l'attelage (aussi long que la DS) près à partir à La Panne en Belgique ou à St
Peter Ording en Allemagne pour les championnats d'Europe que mon père va gagner en 1965.
De 1961 à 1968 le F121 va gagner un grand nombre de courses .
A cause de son carénage arrondi qui contraste avec les chars belges très pointus et de sa couleur jaune, nos amis Belges vont appeler le F121 "la banane".
Certains l'appellent aussi : " La DS du char" à cause de sa suspension très souple et de son excellent comportement dans les
virages de bouées ainsi que le passage des nombreux caniveaux des plages du nord et de Belgique.
Remarquez le tirage de la bôme en son milieu.
1963 ou 64
Malgré une peinture rouge, son surnom reste et mon père devra la repeindre en jaune.
Années 60
Départ de course à la Panne en Belgique.
La Banane au milieu
années 60
Malgré la casse de cette roue gauche et 1/4 d'heure d'arrêt pour réparer,
nous gagnerons les premiers 6 heures de Berck, à la moyenne de 59 km/h
Années 60
Mais ses 2 plus beaux trophées, restent la médaille d'or du champinnat d'Europe classe1 en 1965 ( pas de championnat du monde à l'époque)
Et surtout ce petit char en argent fabriqué par un joallier de La Panne, ce challenge Belge était en vigueur depuis plus de 20 ans
et personne n'avait réussi à le gagner, Il y avait 3 manches sur un week-end entre Malo les Bains et La Panne et il fallait gagner 3 années de suite.
Années 60
Après avoir bien critiqué le char de son fils, notre grand père construit lui aussi un char avec roue directrice AV et AR qu'il appelera : "losange".
Premier char avec un siège caréné sous le chassis, on dit aujourd'hui : suspendu. Enlever la roue AR, et vous avez la configuration d'un 5 sport d'aujourd'hui et de bien d'autres.
Ce char sera aussi champion d'Europe.
Le losange portait 19,50 m² et pesait 270 kg
Le 5 sport d'aujourd'hui porte 5,5 m² et pèse 50 kg
Photo d' Eric Engelbrecht du livre " L'aventure du char" de Jan Leye
coll. Eric Engelbrecht extraite du livre : L'aventure du char à voile.
1969
Nous livrons les premiers chars dans le midi
1969
Ces 12 BB s'envoleront pour l'Algérie pour le raid des oasis de Laghouat à El-Goléa.
1969
Pendant mes vacances, je lui donne un coup de main pour terminer ces 12 BB commencés par notre grand père, j'apprends ainsi la menuiserie la soudure ect...
Je regrette de n'avoir eu le temps d'apprendre à réaliser les roues à rayons soudés inusables du grand père.
Des ingénieurs de Mercedes venus d'Allemagne pour voir comment il pratiquait pour souder ses roues repartirent en Allemagne en disant :
" jamais nous n'arriverons à former quelqu'un pour fabriquer de telles roues...dommage"
Algérie : raid des oasis
1969
C'est un autre contre la montre, que nous devons mener jour et nuit pour terminer les 6 Bananes qui doivent participer au
championnat d'europe à Cherrueix.
Départ 6 heures Berck 1969 : quelle inertie au départ ! 6h de Berck 1969
Année 1970
Une des 6 bananes
De 1968 à 1985, mon père fabriquera 206 chars et 718 voiles sans compter les nombreuses pièces en
kit, les protos et les réparations
années 70 : un proto avec grément de planche à voile Mistral
Il fabriquera principalement le DN, ce type de char, tout en bois, issu des chars à glace américains est un classe 3 , porte 7,5 m² et pèse 120 kg.
Temps de mise en ordre de marche : 1 heure environ contre 3 heures pour un classe 1 , c'est la fin du classe 1.
Bon nombre de ces DN sont toujours en service.
Au fond à gauche le muscadet entièrement auto construit par Xavier,
le seul de la famille qui soit rester vraiment dans le vent ; son site : Nervures
Années 2000, mon père, à plus de 80 ans, reprend la compétition avec un Standart de chez Seagull : poids 75 kg, 5,8 m² moins d'1/2h pour mettre en service.
Mais il abandonne à cause de ses yeux qui ne supportent plus le sable....
Photo SEAGULL avec l'autorisation de Jean Philippe KRISCHER
lien vers :SEAGULL
A SUIVRE
De 1970 à 1985 je suis en Afrique, ce n'est qu'en 1995 que je reviens au char avec ce petit promo avec un essieu en bois confortable et un grément de fortune avec lequel j'aime rouler, seul, en
semaine, l'hiver. Personne, seul un ramasseur de guémon ou un pécheur de crevette....Avec le sable mou , les trous, les cailloux, les algues les bastings cachés, le ridin, c'est un peu les
risques du désert....avec en plus la mer qui va remonter...
Les plages sont très changeantes et c'est là, un des charmes du char !
A suivre....
Lien vers d'autres articles et photos de char sur mon blog le char à voile
Lien pour "une histoire détaillée du char à voile"
faite par la Ligue Aquitaine Poitou Charentes dont voici le lien Ligue Aquitaine Poitou Charente
liens vers :
Classe 5 bretagne
Les passagers du vent
Association des classes 5
Liens pour une émission sur le char à voile en Bretagne http://vimeo.com/7640325
liens vers d'autres sites en fin de cet article : 6 juin 2010
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