H : La Rhodésie aujourd'hui Zimbabwe
Entrée en Rhodesie
Jeudi 5 décembre 1974 : Après une nuit mouvementée à cause de l'orage, nous levons le camp. Après deux ou trois courses à Messina, nous rencontrons les Néo-zélandais qui rebroussent chemin car la douane sud africaine leur demande 1900 rands pour rentrer à nouveau en Afrique du Sud après leur périple en Rhodésie. Nous nous dirigeons vers la frontière sud-africaine. Pas de problème, c'est expédié en dix minutes.
Ensuite nous nous dirigeons vers la frontière Rhodésienne. Pourvu qu'ils ne nous demandent pas une caution. Nous devons montrer tout l'argent en notre possession. Nous n'en avons pas assez à leur goût et ne nous donnent un visa que d'un mois. Ils nous donnent des tickets d'essence pour 400 litres, avec cela, nous pouvons rouler largement. Ces tickets ne sont valables que pour le mois de décembre. Tout s'est bien passé. Mais il s'en est fallu de peu que nous ne payons la caution. Si nous voulons prolonger le visa, il faudra la payer.
(Rappel : en rouge distance en miles, en bleu en km)
Dés que nous avons passé la frontière, nous changeons de l'argent et nous obtenons 1 dollar rhodésien pour presque 10 francs.
Après, nous prenons la route pour Fort Victoria à plus de 500 km dans un paysage monotone de savane très arborée et très verte. Seuls quelques indigènes fond de l'élevage. Nous roulons sous des trombes d'eau à certain moment. C'est visiblement la saison des pluies et la végétation est très verdoyante. Nous avons deux contrôles de police très polis. Ils contrôlent l'éclairage et le freinage de toutes les voitures. Nous constatons que les stations services sont ouvertes jour et nuit. Les tickets d'essence sont pour 25 litres, mais nous avons le droit quand le réservoir est plein, de remplir les jerricans avec le reste des 25 litres. L’essence est chère. Nous avons 25 litres d'essence pour 4,25 Dollars.
L'ambiance avec les noirs à l'air plus détendue ici.Mais nous retrouvons l’apartheid avec toutes ses hiérarchies. Ils n'apprécient pas du tout la guerre d'indépendance du Mozambique et nous sentons qu'ils commencent à se protéger dans les campagnes.
Vendredi 6 décembre 1974 : A Fort Victoria, nous visitons la chapelle italienne décorée par des prisonniers pendant la guerre 1940 1945. Puis nous visitons le musée du fort. Nous faisons quelques courses.
A notre arrivée à Fort Victoria , nous sommes stupéfaits par la largeur des rues !
C'est Cecil Rhodes, homme politique, à la deuxième moitié du XIXe , qui voulait que les charriots à 8 ou 9 paires de beoufs comme ceux vu au Lesotho, puissent faire demi tour dans les rues sans être obligé de traverser toute la ville.
Pour ceux interressé par Rhodes, un lien :Cecil John Rhodes
Nous partons sur une strip-road. Ces pistes ont une bande de goudron au centre de la largeur d'une voiture. Elles sont dangereuses car les gens roulent très vite sur la bande de goudron et doivent faire des écarts pour se croiser : et on se retrouve avec les deux-roues du même côté sur la piste et les deux autres roues sur le goudron…attention au freinage !!!
Sur le bord de la piste, nous achetons de beaux champignons pour 5 cents. Nous arrivons à Zimbabwe. Nous déjeunons d'un bon steak. Je goutte le whisky fabriqué en Rhodésie. Il me paraît bon : faut dire qu'il y a bien longtemps que je n'en avais bu.
Pendant une heure et demie nous marchons dans les ruines de Zimbabwe. C'est vraiment fantastique ces murs construis uniquement avec des pierres sèches éclatées par le feu et l’eau. Une journée mémorable. C'est vraiment l'édifice le plus impressionnant que nous ayons vu depuis notre départ. La prospérité de ce site fut florissante entre le IXème et XIIème siècle.
Great Zimbabwe est composé de cette grande enceinte entourant un village et
à proximité sur une colline , un lieu de culte.
Ruines de Zimbabwe
Nous entrons dans la partie haute des ruines
Tout cela tient depuis le XIe sans ciment
Dans ces niches de pierre se trouvaient des statuts qui se trouvent dans des musées
La grande enceinte vue depuis les ruines du haut
Ruines de Zimbabwe : l'enceinte
Chipinga
Le samedi 7 décembre1974 :
Nous rejoignons la route de Fort Victoria, pour nous diriger vers l'est. Nous admirons le lac Kyle et son barrage. Puis nous retrouvons une strip road monotone et jusqu'au pont de Birchenough.
Depuis le pont de Birchenough
Avant le pont le paysage se vallonne, et se tourmente avec de gros blocs de pierre qui s'entassent les uns au-dessus des autres.
De temps en temps nous traversons de beaux villages dont les cases sont construites sur des dalles de rocher très plates.
Les greniers à grains et les poulaillers sont sur pilotis.
Nous visitons un nouveau site de peintures rupestres
Nous redescendons vers le sud et allons voir les " hot-springs" à Chipinda pools. L'eau est vraiment trop chaude pour se baigner, et comme il n'est que quatre heures, nous décidons d'aller coucher à Chipinga.
Nous avons fait beaucoup de chemin aujourd'hui : 350 km dont beaucoup sur des strip-road en construction. Il n'y avait qu'une demi largeur de voitures de goudronner : encore un peu plus dangereux ! Nous approchons les 2
Umtali
Dimanche 8 : nous quittons Chipinga pour Chirinda forest et ses " big tree ". Nous roulons vers Melsetter . Nous reprenons la piste appelée " scenic drive " jusqu'à Cashel. C’est une piste de montagne avec des vues sublimes. Le temps est mitigé mais nous laisse quand même découvrir le paysage.
Avant d’arriver à Umtali nous retrouvons les paysages de savane très arborée. Nous prenons quelques averses. Et nous dormons dans un camping toujours aussi calme. Nous faisons connaissance et discutons avec un couple de Rhodésiens jusqu'à 21 heures 30 : soirée très sympathique.
La Rhodésie est peuplée de 7.6 millions d’habitants répartis sur 390 580 km².
Il y a en 1975, 590 000 ovins et 5 000 000 de bovins.
En 1965, la minorité blanche de cette colonie britannique, 2%, appelée la Rhodésie du sud, refusant d'appliquer la politique de décolonisation du gouvernement de Londres, et voulant mener une politique d’apartheid soutenue par l’Afrique du Sud, proclamait l’indépendance de la Rhodésie du Sud qui devint la Rhodésie. Alors que la Rhodésie du Nord devient indépendante et prend le nom de Zambie. La minorité blanche, tenait en 1975 encore les rênes de toutes les plantations de tabac, des mines de chrome, de tungstène, cuivre et d'amiante.
La Rhodésie deviendra en 1980 : Le Zimbabwe
Lien pour histoire de la Rhodesie : Rhodesia
Nous longeons la frontière du Mozambique
A Melsetter, petit village un monument en l'honneur des pionniers
Rhodes Inyanga Nat. Park
Lundi 9 décembre 1974 . Nous montons vers Vimba par une route puis une piste très raide. Nous avons une très belle vue sur le Mozambique.
Vue sur le Mozambique
Ensuite nous prenons la route de Penhalonga puis une piste pour Inyanga. Nous traversons des plantations de pins.
Le soir nous campons sous les pins. Demain matin nous devrions ne pas être réveillés par le soleil. Aujourd'hui nous avons crevé, c'était la 6e crevaison depuis le départ. Nous sommes aujourd'hui à 2.000 m d'altitude et la nuit est très fraîche. Nous avons même dîné dans la voiture. La végétation est montagnarde.
Ruines de Niekerk
Mardi 10 décembre : nous sommes réveillés par l'abattage des pins. Nous n'avons pas passé une bonne nuit à cause du bruit fait part de jeunes caracals venus éventrer notre poubelle. Leurs cris étaient très perçants. Nous montons vers le nord dans la réserve pour voir les ruines de Nyahokwa. Puis les ruines de Niekerk, qui s’étendent sur 5 km avec des cultures en étages. Nous trouvons des petites forteresses construites sur des dalles granitiques bien plates.
Dalles sur lesquelles les femmes pilaient
Personne dans le secteur... En voyant cette pancarte avec ses impacts de balles non rouillées et sachant que nous sommes à la frontière du Mozambique en guerre, nous rebroussons chemin...
Pit Structure
Mercredi 11 décembre 1974 : nous montons au « Word’s view » où malheureusement le temps n'est pas fameux, et la piste vraiment mauvaise. En redescendant nous allons voir fort Nyangwe, puis le « Pit structure ».
Le village était construit autour d'un puit. un tunnel passant sous une des cases pouvait se fermer par une trappe.
Par ce tunnel on faisait rentrer le bétail qui était ainsi protégé des animaux sauvages ou des attaques d'autres villages.
Le puit et sa porte d'accés au tunnel qui passe sous la case du fond
La trappe dans la case permettant de barrer le tunnel
Porte de case
Salisbury
Jeudi 12 déc. 1974 : nous quittons pour Salisbury, et nous faisons toujours la « scenic road ». Nous allons voir des chutes et des points de vue. Malheureusement le temps est mauvais, il pleut des trombes d'eau. Nous avons de la chance quant même, la pluie s’est arrêtée pour nous laisser parcourir les 800 m à pied qui nous séparent d'une très belle chute. Le paysage vers Salisbury devient moins touffu et cela nous permet de voir très loin. Il y a de plus en plus de gros blocs de rocher posés les uns sur les autres. Au bord de la route, de nombreux agrumes sont en vente. Il y a aussi des peaux de Zèbres mais le prix est élevé : 1.500 francs. Nous arrivons sous une pluie battante dans la capitale. Nous nous installons dans un camping très bruyant à cause du chemin de fer et de diverses usines.
Balancing Stones
Mardi 17 déc 1974 : j'essaie de fabriquer une clé par démonter le roulement arrière de boite qui est de plus en plus usé. Mais je n'ai pas assez d’outils et surtout pas de soudure. Après les cahiers de bord et les écritures, nous décidons d’aller voir les « balancing stones » ces gros blocs de granit posés les uns sur les autres en équilibre presque instable. Et pourtant ils ne doivent pas être là depuis hier ?
En partant nous faisons des courses pour les jours à venir.
En circulant en ville et nous sommes toujours étonnés par le nombre de voitures françaises
De vieilles 403, 203 et tractions superbement entretenues. Il faut dire que les voitures ne sont pas faciles à faire venir dans ce pays isolé de la mer et donc coûtent très chères. Les Rhodésiens prennent donc très soin de leur voiture.
Nous arrivons à faire quelques photos aux « balancing stones » malgré la forte pluie. Nous rentrons tranquillement et déjeunons avec nos écossais à des heures très « British ». Et à nouveau nous regardons la télé. Ils embauchent pour la police. On sent que la guerre est sous-jacente. Il recrute également pour l'armée. En faisant de la publicité, il montre un soldat qui se ballade dans la brousse et commence à tirer… on ne sait pas sur quoi ? On voit également de jeunes femmes en 404 poursuivre des malfaiteurs…
Aujourd'hui nous recevons des lettres de France qui sont passées par Cap Town ou Johannesburg. En France la grève semble se terminer et toutes ces lettres nous arrivent d’un seul coup. Cette grève aura vraiment duré très longtemps. Nous sommes un peu étonnés de ce qui se raconte au sujet de la Rhodésie en France.
Mac Ilwaine Nat. Park
Mercredi 18 déc 1974 : ce matin, des adieux chaleureux et une petite larme pour nos Ecossais. Ils nous donnent des tomates et de la salade
Nous faisons suivre le courrier poste restante à Victoria Falls. Puis nous nous dirigeons vers le lac Ilwaine. Nous déjeunons près du barrage, puis rentrons dans la réserve Mac Ilwaine. Nous allons voir des " rocks painting". Nous photographions des zèbres des montagnes, une sorte d’élans que nous n'avons encore jamais vus.
Nous ressortons de cette réserve, car il n’y a pas de camping. Nous avançons vers Bulawayo. Nous nous arrêtons dans un camping presque vide .
Bagarre, coup de griffe d'un lion ou opération?
Bulawayo
Jeudi 19 déc 1974 : Lever à 7 h, départ à 8 heures 30. Les 370 km qui nous séparent de Bulawayo sont rapidement parcourus. En effet le paysage et toujours le même. Quelques cultures de maïs puis un "bush" très plat.
De temps en temps de grandes exploitations d'élevage.
Après une bonne averse, nous arrêtons à midi dans un lay by. Il fait juste chaud. Demain la météorologie annonce seulement 15 à 22°C. et toujours de la pluie.
A notre arrivée à Bulawayo nous sommes surpris à nouveau par la largeur des avenues.
Cette statue de Rhodes est aujourd'hui en Afrique du Sud
Nous allons à l'automobile club pour essayer d'avoir des documents sur la ville. Ils sont tout étonnés de voir une carte de l'automobile club de France. Car nous devons la présenter dans tous les automobiles clubs pour obtenir des prospectus et des cartes.
Vendredi 20 déc 1974 : Nous sommes retournés hier soir visiter Bulawayo by night. Nous voulions aller dans un ciné « drive in » mais la séance est déjà commencée. À l'approche de Noël, les nombreuses fontaines de ces avenues à 90° sont illuminées par des éclairages changeant de couleur. Pour nous qui passons notre temps sur les pistes et en brousse cela nous émerveille et nous semble complètement anachronique. Nous avons donc pris quelques photos.
Ce matin nous rencontrons un couple qui fait la même route que nous. Nous devrions les revoir à Victoria Falls. Nous nous dirigions vers « Khami ruins » en prenant encore avant de quitter Bulawayo quelques photos. Cette ville me plaît, il y a de l’espace et tout est d’équerre…Il se met à nouveau à pleuvoir.
Nous revenons sur nos pas, car nous nous apercevons que nous avons oublié de prendre en photo les très belles peintures rupestres que nous avons vues hier, malheureusement les pistes sont fermées à cause de la pluie, et nous n'aurons donc pas de souvenirs de ces peintures.
Nous nous rendons à Matopos Nat. Park , où se trouve le tombeau de Rhodes
Vue depuis sa tombe
Wankie Nat. Park
Samedi 21 déc 1974 : Voici cinq mois aujourd'hui que nous sommes partis de Libreville. Ce matin il fait plutôt frais : 14°C seulement dans la voiture. Nous avons eu du vent et de la pluie toute la nuit. Cela nous a même empêchés de dormir. Nous nous levons de bonne heure : 6h30.
Nous allons en ville acheter de l'huile, en attendant que la Poste ouvre. Nous y laissons une lettre pour chaque famille. Et nous faisons route directe jusqu'à Wankie park. La route est plate et droite, le bush est très arboré et très vert. Un fort vent nous pousse et nous fait faire une consommation exceptionnelle à la moyenne de 75 km/h.
À 2 heures nous sommes à Wankie et déjeunons avec des allemands. Nous faisons encore une centaine de kilomètres dans le parc cet après-midi, mais la végétation est vraiment verte et touffue et nous ne voyons que les animaux à proximité des pistes et des routes, quelques éléphants et beaucoup de très jeunes impalas. Elles sont au bord de la piste et nous n’avons même pas besoin de télé pour les photographier, et nous avons envie de descendre de la 3cv pour les caresser. Mais non, il faut être prudent, un Sud-Africain vient de se faire dévorer par un lion dans une réserve, devant sa femme et ses enfants restés dans leur voiture.
Cobe à croissant
Aigle serpentaire
Observatoire et 404 "Pigeot"
C'est l'hiver en Europe et les cigognes sont là
Famille de grand koudous
Un petit point de vue au dessus de la forêt, à plus de 20 km, nous laisse apercevoir la brume qui s'élève des chutes Victoria
Lundi 23 déc 1974 : Nous arrivons à midi à Victoria Falls. Nous déjeunons et faisons connaissance avec un convoi de 3 combis Volkswagen. Nous allons voir les chutes découvertes par Livingstone.
Nous discutons tout l'après-midi avec les Suisses qui sont très sympathiques. Cela fait du bien de parler un peu Français.
Soirée bien sympathique avec les suisses
Victoria Falls
Mercredi 25 décembre 1974 : nous avons passé notre veillée de Noël avec les suisses qui abandonnent l’Afrique du Sud et remontent en Suisse. Cette soirée était très sympathique, avec petits cadeaux pour chacun, sapin et repas de Noël.
Ce matin départ des trois combi VW qui ne sont pas très rassurés car un type qui arrive du Zaïre s’est fait tirer dessus et poursuivre par des Land Rover. Pour nous c'est une journée très calme :repos, lessive, entretien de la voiture et visite à un village africain d’artisans et une ferme d'élevage de crocodiles.
Les vieux
les jeunes
et les bébés
puis petite balade le long des chutes pour aller voir le pont qui enjambe le Zambèse juste après les chutes mais que nous ne pourrons pas prendre demain car il est fermé et gardé de chaque coté par les militaires pour cause de conflit entre la Rhodésie et la Zambie.
9 : La Zambie et le Malawi - Le blog de henri2
Victoria Falls , coté Zambie Jeudi 26 décembre 1974 : Décollage difficile et dans la mauvaise humeur... d'abord il y a la tension des passages de douane un peu scabreux que nous allons faire... ...
http://le-tour-d-afrique.over-blog.net/pages/9_La_Zambie_et_le_Malawi-3644184.html