Les sièges sont refaits avec de la bande élastique pour canapés : recouvert de pagne, ils sont très confortables et très aérés pour les pays chauds
Quelques interrupteurs pour les éclairages supplémentaires , température d'huile et compteur d'heures
et aussi un clackson à dépression , indispensable sur la piste, double filtre à air d'origine sur ce modèle PO et filtre à essence, le deuxième roue de secours ira sur la galerie en alu récupéré
sur un break DS
Si la voiture est bien préparée mécaniquement , l'agencement intérieur est complètement nul, mais sera vite arrangé en Angola grâce à des angolais extrèmement sympatiques mais avec qui nous
perdrons malheureusement le contact après la guerre d'indépendance.
Premiers tour de roues dans la forêt gabonaise... Il manque encore le pare choc AV
Juillet 1975. Arrivée en France. Une visite aux familles s'impose. Chacun veut voir et toucher celle qui est allée au cap de Bon Espérance.
Il est clair que cette voiture à maintenant une histoire et il est certain que son propriétaire ne s'en séparera plus... Le souvenir de cette aventure et cette voiture l'aideront à traverser bien
des périodes de la vie... Ce que vous venez de lire est un article paru dans le journal du 2CV club de Nantes et écrit par son président : Jean Pierre Chapon ancien coureur de 2CV cross.
Aussi je parlerais maintenant à la première personne, car si cette voiture roule toujours c'est bien grâce à celui qui l'entretient.
Je glisserais ici une réflexion toute personnelle. Si j'écris cette histoire c'est pour mes enfants, mais aussi pour qu'elle soit lue et partagée par des gens qui aiment voyager. Et peut-être
paraîtra-t-elle?
Une voiture est un ensemble de pièces mécaniques, électriques, d’éléments de carrosserie, de sellerie etc... Le tout ne reste qu'un objet qui peut servir pour aller travailler
ou pour se promener. Cet objet peut devenir une passion et même une obsession : assister à un rassemblement de voiture de collection et vous verrez... Ce n'est pas mon cas et je ne crois pas
avoir l'âme du vrai collectionneur car il y a une phrase qui a le don de m’horripiler quand on regarde un voiture ancienne dans les rassemblements où les clubs de voitures de collection, c'est le
: « Ce n'est pas d'origine ».
Saumur, Lille, Le Touquet, Soissons, Troyes, Frankfurt en Allemagne, Paris où nous
restituons au Touring club de France le fameux « Carnet de passage en douane » pour lequel à l'époque nous avions versé une caution de 5000F. Ce Carnet que j'aurais
bien aimé conserver car il possédait tous les tampons d'entrée et de sortie de tous les pays traversés y compris ceux d'Afrique du Sud... Il faut savoir que dans certains pays comme le Cameroun
si on fouille votre véhicule ou simplement à une douane ou un contrôle et qu’on trouve un tampon d’Afrique du Sud ou de Rhodésie, vous alliez directement en prison. Aussitôt
sortis de Rhodésie nous avons dégrafé le carnet, enlevé les deux volets à risque et les avons envoyés en France où nous les avons remis en arrivant. Pour notre chance, aucune douane n’a remarqué
qu’il manquait deux pages... Idem pour les passeports : nous avions deux passeports valides fournis par le consulat de Libreville pour parer à ces éventualités.
D’autre part, s’il vous manque un seul tampon de sortie sur ce carnet de passage en
douane, et si vous n’avez pas la continuité dans les pays, le Touring club de France ne vous rembourse pas la caution. Il faut
donc apporter le plus grand soin au tamponnage de ce livret !!!
Puis retour sur Saumur via Rouen pour commencer à trier les quelques 10500
diapositives prises pendant le tour d'Afrique.
J'espérais bien qu'il me remmènerait jusqu'à Saumur ce vilebrequin qui commençait à
taper à chaud depuis un certain temps et bien non à une vingtaine de kilomètres de Rouen il rend l'âme. L'échange standard se fait dans une petite ferme chez des agriculteurs sympa qui me
transportent avec les moteurs jusque chez Citroën à Rouen.
Arrivés à Saumur, il est grand temps d'agir, le tablier qui n'a pourtant qu'un an
est cassé des 2 cotés tous les points d'attaches AR de la caisse sont cassés, le support de roue de secours ne tient plus guère.
La caisse est donc déposée à nouveau. Avec force rivets pop, cornières en tôle,
soudobrasure : tout est renforcé. Une petite peinture vite faite car c'est la voiture de tous les jours. Et c'est reparti.
Septembre 1976 : c'est à nouveau le départ pour l'Afrique. Bouaké
en Côte d'Ivoire : les voitures d'occasion sont chères alors pourquoi ne pas repartir avec la fourgonnette. Elle prend à nouveau le bateau pour retrouver le soleil et les pistes en latérite
d'Afrique.
Pendant 2 ans, elle va sillonner la Côte d'Ivoire et nous permettre de prendre de
superbes vacances à Sassandra et San Pédro sur des plages de sable fin à l'abri des cocotiers et des badamiers : cet arbre dont les fruits s’appellent les myrobalams. Fruit que l’on ouvre d’un
coup de machette et à l’intérieur duquel se trouve une petite amande au goût très délicat.
Prête pour une seconde traversée du Sahara, essais sur les plages de côte d’Ivoire…
Juin 1978 : elle se prépare à nouveau pour traverser le Sahara. Mais 3 jours avant le départ, Education Nationale oblige, je dois rentrer en France pour passer un
concours. Alors elle reprend le bateau pour Bordeaux.
Septembre 1978 à septembre 1979 elle fait la route Saumur
Nantes.
Septembre 1979 à septembre 1980, elle ne sort plus du canton de Saumur car j'ai à
nouveau craqué pour une Dsuper de 72.
Septembre 1980 à juillet 1982 : Une bonne sieste car je suis reparti en Afrique à
Abidjan. La famille s'est agrandie. Je trouve une superbe Dsuper5 export climatisée de 1974 avec laquelle nous ferons 60000 km de pistes en des temps record avec un confort et une tenue de route
époustouflante.
Juillet 1982 : après quelques modifications au carburateur et à l'allumage, un petit
tour dans les vignes de St Cyr en bourg pour se dégourdir les « jambonneaux » et surtout essayer de tourner à l'alcool...
La puissance et les tours moteur au-dessus de 5000 tours deviennent impressionnants.
Quand on pense à tous nos excédents agricoles, les terres qui retournent en friche et nos forêts inexploitées dont on pourrait tirer un carburant non polluant...
Juillet 1982 à juillet 1984 à nouveau une longue sieste.
Hivers 1985, 86, 87, 88 attelée d'une remorque elle va sortir des tombereaux de bois
de la forêt de Fontevrault. Un jour d’abattage un énorme chêne lors de sa chute se prend dans un autre, roule sur lui-même, reprend sa chute dans le sens opposé et vient s'affaler sur la cabine
qui est très endommagée. Réparations succinctes car cette même année, la Dsuper de 72 est victime d'un accident, et la 3CV redevient la voiture pour aller au travail. Elle fait Saumur Angers tous
les jours.
1989 elle revient à Nantes comme deuxième voiture, mais sans garage je préfère
qu'elle reste à Saumur. Elle a en effet besoin d'une vraie restauration.
De décembre 1989 à juillet 1995 repos complet. La visite technique fait son
apparition et comme je fais près de 20000 km par an avec deux DSpécial qui roulent alternativement tous les jours, il est temps de les restaurer et de les entretenir correctement. Ces
deux véhicules seront terminées en 1994.
Juillet 1995 : Début de la restauration de la 3CV : moteur et caisse sont
révisés.
Mai 1996 : visite technique et c'est reparti, elle revient dans la région nantaise
où sa restauration continue... à toute petite vitesse...
Septembre 1996 : elle fait sa première apparition au 2CV club de Loire
Atlantique...
Depuis , elle roule régulièrement pendant les beaux jours
Et j’espère qu’elle roulera encore et
encore ....?