Tulipes et muguet
Cette année, dans les jardins bretons, tulipes et muguet à foison dés le 1er avril !
Cette année, dans les jardins bretons, tulipes et muguet à foison dés le 1er avril !
Voici quelques chiffres sur cette 3CV qui a parcouru 140280km avec moi depuis 1974
Le prix d'achat est élevé car il y rentre les 2 trajets en bateau vers la Côte d'Ivoire, les cartes grises et dédouanements.
Pour ce qu'elle a enduré, les coûts et les temps sont dérisoires par rapport aux DS et SM
Temps coût
passé
mécanique 309,70 1 469,54 €
hydraulique 15,00 109,14 €
électrique 22,00 270,10 €
amélioration 78,50 178,37 €
panne 49,50 292,40 €
carrosserie 467,20 445,41 €
climatisation 0,00 0,00 €
essence 5 772,36 €
achat 0,00 2 456,11 €
assurance 2 689,38 €
autoroute 0,00 €
garage 1 375,25 €
remboursement -22,87 €
visite tech, 13,00 153,91 €
contravention 0,00 €
vignette 1,00 143,30 €
Temps passé 955,90
total
Coût total 15 332,40 €
Les sièges sont refaits avec de la bande élastique pour canapés : recouvert de pagne, ils sont très confortables et très aérés pour les pays chauds
Quelques interrupteurs pour les éclairages supplémentaires , température d'huile et compteur d'heures
et aussi un clackson à dépression , indispensable sur la piste, double filtre à air d'origine sur ce modèle PO et filtre à essence, le deuxième roue de secours ira sur la galerie en alu récupéré sur un break DS
Si la voiture est bien préparée mécaniquement , l'agencement intérieur est complètement nul, mais sera vite arrangé en Angola grâce à des angolais extrèmement sympatiques mais avec qui nous perdrons malheureusement le contact après la guerre d'indépendance.
Premiers tour de roues dans la forêt gabonaise... Il manque encore le pare choc AV
Juillet 1975. Arrivée en France. Une visite aux familles s'impose. Chacun veut voir et toucher celle qui est allée au cap de Bon Espérance.
Il est clair que cette voiture à maintenant une histoire et il est certain que son propriétaire ne s'en séparera plus... Le souvenir de cette aventure et cette voiture l'aideront à traverser bien des périodes de la vie... Ce que vous venez de lire est un article paru dans le journal du 2CV club de Nantes et écrit par son président : Jean Pierre Chapon ancien coureur de 2CV cross.
Aussi je parlerais maintenant à la première personne, car si cette voiture roule toujours c'est bien grâce à celui qui l'entretient.
Je glisserais ici une réflexion toute personnelle. Si j'écris cette histoire c'est pour mes enfants, mais aussi pour qu'elle soit lue et partagée par des gens qui aiment voyager. Et peut-être paraîtra-t-elle?
Une voiture est un ensemble de pièces mécaniques, électriques, d’éléments de carrosserie, de sellerie etc... Le tout ne reste qu'un objet qui peut servir pour aller travailler ou pour se promener. Cet objet peut devenir une passion et même une obsession : assister à un rassemblement de voiture de collection et vous verrez... Ce n'est pas mon cas et je ne crois pas avoir l'âme du vrai collectionneur car il y a une phrase qui a le don de m’horripiler quand on regarde un voiture ancienne dans les rassemblements où les clubs de voitures de collection, c'est le : « Ce n'est pas d'origine ».
Saumur, Lille, Le Touquet, Soissons, Troyes, Frankfurt en Allemagne, Paris où nous restituons au Touring club de France le fameux « Carnet de passage en douane » pour lequel à l'époque nous avions versé une caution de 5000F. Ce Carnet que j'aurais bien aimé conserver car il possédait tous les tampons d'entrée et de sortie de tous les pays traversés y compris ceux d'Afrique du Sud... Il faut savoir que dans certains pays comme le Cameroun si on fouille votre véhicule ou simplement à une douane ou un contrôle et qu’on trouve un tampon d’Afrique du Sud ou de Rhodésie, vous alliez directement en prison. Aussitôt sortis de Rhodésie nous avons dégrafé le carnet, enlevé les deux volets à risque et les avons envoyés en France où nous les avons remis en arrivant. Pour notre chance, aucune douane n’a remarqué qu’il manquait deux pages... Idem pour les passeports : nous avions deux passeports valides fournis par le consulat de Libreville pour parer à ces éventualités.
D’autre part, s’il vous manque un seul tampon de sortie sur ce carnet de passage en douane, et si vous n’avez pas la continuité dans les pays, le Touring club de France ne vous rembourse pas la caution. Il faut donc apporter le plus grand soin au tamponnage de ce livret !!!
Puis retour sur Saumur via Rouen pour commencer à trier les quelques 10500 diapositives prises pendant le tour d'Afrique.
J'espérais bien qu'il me remmènerait jusqu'à Saumur ce vilebrequin qui commençait à taper à chaud depuis un certain temps et bien non à une vingtaine de kilomètres de Rouen il rend l'âme. L'échange standard se fait dans une petite ferme chez des agriculteurs sympa qui me transportent avec les moteurs jusque chez Citroën à Rouen.
Arrivés à Saumur, il est grand temps d'agir, le tablier qui n'a pourtant qu'un an est cassé des 2 cotés tous les points d'attaches AR de la caisse sont cassés, le support de roue de secours ne tient plus guère.
La caisse est donc déposée à nouveau. Avec force rivets pop, cornières en tôle, soudobrasure : tout est renforcé. Une petite peinture vite faite car c'est la voiture de tous les jours. Et c'est reparti.
Septembre 1976 : c'est à nouveau le départ pour l'Afrique. Bouaké en Côte d'Ivoire : les voitures d'occasion sont chères alors pourquoi ne pas repartir avec la fourgonnette. Elle prend à nouveau le bateau pour retrouver le soleil et les pistes en latérite d'Afrique.
Pendant 2 ans, elle va sillonner la Côte d'Ivoire et nous permettre de prendre de superbes vacances à Sassandra et San Pédro sur des plages de sable fin à l'abri des cocotiers et des badamiers : cet arbre dont les fruits s’appellent les myrobalams. Fruit que l’on ouvre d’un coup de machette et à l’intérieur duquel se trouve une petite amande au goût très délicat.
Prête pour une seconde traversée du Sahara, essais sur les plages de côte d’Ivoire…
Juin 1978 : elle se prépare à nouveau pour traverser le Sahara. Mais 3 jours avant le départ, Education Nationale oblige, je dois rentrer en France pour passer un concours. Alors elle reprend le bateau pour Bordeaux.
Septembre 1978 à septembre 1979 elle fait la route Saumur Nantes.
Septembre 1979 à septembre 1980, elle ne sort plus du canton de Saumur car j'ai à nouveau craqué pour une Dsuper de 72.
Septembre 1980 à juillet 1982 : Une bonne sieste car je suis reparti en Afrique à Abidjan. La famille s'est agrandie. Je trouve une superbe Dsuper5 export climatisée de 1974 avec laquelle nous ferons 60000 km de pistes en des temps record avec un confort et une tenue de route époustouflante.
Juillet 1982 : après quelques modifications au carburateur et à l'allumage, un petit tour dans les vignes de St Cyr en bourg pour se dégourdir les « jambonneaux » et surtout essayer de tourner à l'alcool...
La puissance et les tours moteur au-dessus de 5000 tours deviennent impressionnants. Quand on pense à tous nos excédents agricoles, les terres qui retournent en friche et nos forêts inexploitées dont on pourrait tirer un carburant non polluant...
Juillet 1982 à juillet 1984 à nouveau une longue sieste.
Hivers 1985, 86, 87, 88 attelée d'une remorque elle va sortir des tombereaux de bois de la forêt de Fontevrault. Un jour d’abattage un énorme chêne lors de sa chute se prend dans un autre, roule sur lui-même, reprend sa chute dans le sens opposé et vient s'affaler sur la cabine qui est très endommagée. Réparations succinctes car cette même année, la Dsuper de 72 est victime d'un accident, et la 3CV redevient la voiture pour aller au travail. Elle fait Saumur Angers tous les jours.
1989 elle revient à Nantes comme deuxième voiture, mais sans garage je préfère qu'elle reste à Saumur. Elle a en effet besoin d'une vraie restauration.
De décembre 1989 à juillet 1995 repos complet. La visite technique fait son apparition et comme je fais près de 20000 km par an avec deux DSpécial qui roulent alternativement tous les jours, il est temps de les restaurer et de les entretenir correctement. Ces deux véhicules seront terminées en 1994.
Juillet 1995 : Début de la restauration de la 3CV : moteur et caisse sont révisés.
Mai 1996 : visite technique et c'est reparti, elle revient dans la région nantaise où sa restauration continue... à toute petite vitesse...
Septembre 1996 : elle fait sa première apparition au 2CV club de Loire Atlantique...
Depuis , elle roule régulièrement pendant les beaux jours
Et j’espère qu’elle roulera encore et encore ....?
Manque de pièces neuves et temps nous obligent à fabriquer certaines pièces qui sont souvent montées avec des rivets pop
Ca prend forme
Les 4 panneaux AR sont changés
Le fond de plancher qui manque sera fermé avec résine et fibre de verre
Départ chassis nu : renforcé par une tole de 1 mm sur champ de chaque coté du chassis devant et derrière la traverse AV
Le moteur refait est en place et en rodage
Ressorts et tige de pot de suspension sont contrôlés
Réfection du moteur
Les bras tyordus sont changés et les bras AV renforcés avec une demi bras coupé en 2
Traverse de direction remise à neuf , pignon et crémaillère neufs
Voici un article paru dans le journal 2CV club de Loire atlantique écrit par Jean Pierre Chapon, ancien coureur de 2CV cross et ancien président du club
Si cette voiture pouvait parler...
L'histoire commence à Levallois ( l'usine d'assemblage des 2 CV ). Cette camionnette tout ce qu'il y a de plus banal ne pouvait soupçonner son histoire exceptionnelle.
Au départ elle a quand même une petite particularité, elle est P.O. c'est à dire construite pour les pays outre-mer. Au lieu de traîner ses pneus X sur les belles routes de France, aux mains d'un cultivateur ou d'un artisan, elle est achetée le 24 mai 1966 par le Révérend Père Pinus alors missionnaire en Afrique.
Elle embarque par bateau pour Libreville au Gabon. Arrivée dans la baie de Libreville elle est déchargée du bateau pour une barge où elle prend déjà quelques coups dans les ailes et la carrosserie avant d’être débarquée sur les quais !
Pendant deux ans elle va rouler aux mains du Père Pinus qui en prend le plus grand soin. 1968 : c'est la guerre du Biafra. Le Père Pinus décide de transformer son centre professionnel d'apprentissage situé dans la mission Sainte Marie en camp de réfugiés pour les enfants biafrais. Et là pendant deux ans elle va presque journellement transporter du poisson de mer pour nourrir ces centaines d'enfants affamés. Tout ceci n'est pas très compatible avec le traitement des tôles de l'époque... En ces temps difficiles, beaucoup de courses à faire pour soigner ces enfants et agrandir la mission qui est devenue trop petite... l'entretien du parc automobile de la mission passe au second plan ; les voitures, camions, land rover passent entre toutes les mains, à toutes heures du jour et de la nuit, coopérants, volontaires du progrès, infirmières...
Septembre 1970 : Un coopérant débarque au Gabon pour reprendre le poste de responsable de l'atelier de ferronnerie de la mission Sainte Marie à Libreville... De temps en temps il conduit cette fourgonnette pour aller acheter les fournitures de l'atelier de ferronnerie, pour aller poser des charpentes métalliques, des clôtures, pour aller à la plage ou même faire ses premières armes sur les pistes boueuses et défoncées du Gabon.
Mars 1971 : les enfants biafrais retournent dans leur pays. Le Père Pinus décide de remettre un peu d'ordre dans le parc automobile qui à bien souffert pendant ces deux ans. D'abord il attribue à chacun un véhicule pour que chaque chauffeur se sente un peu plus responsable, mais la fourgonnette n'a pas de chance elle continue à servir à tout le monde pour faire les courses de tous.
Septembre 1972 : le coopérant reprend la responsabilité du garage et cette fois ci la 3 CV fourgonnette est attribuée à un chauffeur gabonais qui à longueur de journée l'utilise pour faire les courses de toute la mission. Le compteur kilométrique est constamment débranché et la voiture va rouler sans compteur pendant deux ans. Et pour cause : un dimanche le coopérant la croise à plus de 150 km de Libreville, ventre à terre, pleine de manioc. Le chauffeur l'utilisait pour faire du commerce le dimanche... Mais c'était un excellent chauffeur, très spirituel, très bon coursier, il ne perdit pas sa place et continua à faire son trafic... Toujours sans compteur...
Janvier 1974 le vilebrequin rend l'âme, et la fourgonnette est garée dans un hangar.
Entre temps notre expatrié qui commence à s'y connaître un peu mieux en mécanique auto, achète 3 DS qu'il retape mais qu'il casse sur les pistes du Gabon.
Un confort et une tenue de route extraordinaire sur les pistes les plus dures …
La DS reine de la piste, Il voudrait bien en trouver une quatrième car la fin du contrat approche et le retour en France par la route se prépare. En attendant il retape 3 méhari, il en revend deux pour financer le voyage, il envisage de partir avec la troisième mais après des essais en brousse, il renonce : pas assez grand, pas de protection contre le vol et la poussière et puis trop bruyante. Cette belle méhari blanche complètement restaurée, vraiment idéale à Libreville, est vendue aussi.
Début juin 1974 il est vraiment temps de préparer une voiture alors pourquoi pas cette fourgonnette abandonnée dans son hangar.
Complètement démontée, freins, moteur, boite, suspension, carrosserie : tout était H.S.. Le châssis est renforcé ainsi que les bras AV.
Si elle est très bien préparée mécaniquement, puisque les 52325 km du tour d'Afrique se passeront avec un minimum d'ennuis, par contre l'aménagement intérieur est plus que succinct...
Juillet 1974 : départ pour un tour d’Afrique, de Libreville au Cap de Bonne Espérance, du Cap au Kenya, du Kenya au Cameroun, du Cameroun en France. 52325 km sans trop de problèmes. Voir le résumé fait dans le Double Chevron.
Juillet 1975. Arrivée en France. Une visite aux familles s'impose. Chacun veut voir et toucher celle qui est allée au cap de Bon Espérance.
Il est clair que cette voiture à maintenant une histoire et il est certain que son propriétaire ne s'en séparera plus... Le souvenir de cette aventure et cette voiture l'aideront à traverser bien des périodes de la vie...
C'est avec l'aide de Basile qu'en 15 jours nous allons refaire complètement et préparer cette 3CV
Lundi 23 juin 1975 : Nous quittons Meknes pour Moulay Idris que nous visitons à pieds, quelle merveille !
Puis, pendant deux heures nous déambulons complètement seuls dans Volubilis au milieu des ruines romaines et de magnifiques mosaïques
Nous avons de la chance, il a plu et les mosaïques sont faciles à prendre en photo. Nous quittons ces splendeurs…
Puis nous prenons la route de Ceuta. Dans un restaurant nous sommes dérangés par d’affreux touristes français. Il va falloir se remettre dans la civilisation, le moral n’est pas terrible…
Théoriquement si tout va bien, demain nous quittons l'Afrique et prenons le bateau pour l'Espagne
Moulay Idriss
Volubilis